Monsieur
Le temps est trop précieux, il faut profiter de son passage. »
Ollivier Pourriol
Probablement l’homme préhistorique ne connaissait que la lumière et l’absence d’elle-même. Il ne savait pas qu’à la fin on appellerait ces événements jour et nuit ; strictement il voyait l’engloutissement d’une boule de feu par l’horizon, et après l’obscurité totale. Cela succédait toujours, toujours. Ainsi l’homme s’est fait conscient de ces changements, mais il n’a pas atteint à les définir. Donc, quand est-ce que l’homme a inventé le temps ? Et pour quoi ? Certes, on a déjà nommé la lumière jour et l’obscurité nuit, mais à quoi sert-il ? Pour qu’on puisse rendre cette conscience personnelle de la durée tangible et égale pour l’autre, il fallut la matérialiser et, en plus, la mesurer afin qu’on perçoive « réellement » la succession des événements qui nous emmèneraient au progrès par le biais de la science –selon le point de vue matérialiste et bourgeois. Cependant il fut nécessaire ajuster plusieurs fois le calendrier, inventer les fuseaux horaires, voire fixer l’heure et l’heure d’été. Néanmoins, Bergson n’y croit pas totalement. Il partage plutôt la conscience de l’homme préhistorique que celle de l’homme scientifique, bien que celui-là appartienne au XXe siècle. Le temps qu’on mesure n’est qu’une illusion, dit-il, alors que le temps vécu est perceptible dans la conscience humaine. On a l’intuition des événements qui arrivent, c’est vrai ; mais leur durée ne doit pas être mensurable puisqu’on aura l’impression d’amoindrir leur qualité hétérogène, c'est-à-dire personnelle. En guise de conclusion, on peut affirmer que l’homme a créé le temps « mensurable » –duquel le but est certainement scientifique, parallèlement au temps « perceptible » –la durée réelle selon Bergson, et quoique ces concepts ne soient pas antithétiques, on doit veiller à ne pas les confondre, mais à être conscients de leurs fonctions, s’ils en