Montaigne, "au lecteur"
I. Introduction :
II. Lecture du texte :
III. Premier paragraphe :
IV. Deuxième paragraphe :
V. Troisième paragraphe :
VI. Quatrième paragraphe :
VII. Conclusion :
I. Introduction : Dans ce texte extrait de Les Essais, il est préférable de réaliser un découpage par paragraphe voir même par ligne.
Montaigne, dès la première ligne de son introduction, précise de façon étonnante que son œuvre est "de bonne foi", il ne ment pas.
D'ailleurs il n'écrit pas pour un simple lecteur ni pour une quelconque renommée mais pour sa famille.
Il y a une certaine agression envers le lecteur, il n'a aucune considération pour lui.
Il précise bien les rapports qu'il veut entretenir avec lui, et aussi avec ses proches.
II. Lecture du texte :
C'est ici un livre de bonne foi, lecteur.
Il t'avertit, dés l'entrée, que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée.
Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire.
Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein.
Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent, plus altière et plus vive, la connaissance qu'ils ont eue de moi.
Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée.
Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins.
Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve, autant que la révérence publique me l'a permis.
Que si j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier, et tout nu.
Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en