Mélusine et le luxembourg
Introduction
Au moment où les anglais disputent la région de Poitou aux français, Jean d’Arras entreprend en 1332 la rédaction du roman de Mélusine, roman en prose sur la noble histoire des Lusignan pour Jean de Berry seigneur du Poitou. Quelques années plus tard, vers 1400 Coudrette écrit une version en vers sur la légende de Mélusine, le roman de Lusignan à la demande de Guillaume VIII. Mélusine acquiert une certaine popularité après la rédaction de ces deux romans. Pourtant ce personnage féerique mi-femme mi – animal ne fait pas sa première apparition dans la littérature médiévale mais on retrouve déjà des éléments de cet individu qui remontent à la mythologie grecque. Car n’est-ce pas une sirène qui enchante Ulysse par des chants merveilleux ? Et ne pouvons nous pas lire dans l’art poétique de Horace « … ut turpiter atrum desinat in piscem mulier formosa superne » ? Nous retrouvons donc ici la description de la queue de poisson souvent typique pour ce genre d’être surnaturel que représente Mélusine. Mais bien d’autres auteurs tels Virgile, Gaulthier Map ou encore Rabelais évoquent le personnage qui est tantôt mi-oiseau, tantôt mi-poisson, tantôt mi-serpent. Le mythe ou la légende de Mélusine se tisse donc depuis des siècles et demeure encore vivants de nos jours. Il est vrai que Mélusine, qui est à l’origine de la famille des Lusignan est une célèbre ancêtre de plusieurs maisons royales à travers le monde mais surtout en Europe. Tel est également le cas pour les Grands-Ducs de Luxembourg. Or ; la ville de Luxembourg ou plutôt la forteresse est bien trop ancienne pour ne pas avoir sa propre légende. Le peuple luxembourgeois a fait de cette belle forteresse le « Théâtre de quelque aventure surhumaine » liée à Mélusine. Cette légende est ancrée dans le folklore et la tradition écrite luxembourgeoise depuis des siècles au point que beaucoup de luxembourgeois la croient être autochtone même si ce n’est pas le cas.