mémoire et histoire
Mémoire et histoire de la résistance (classe de terminale)
On oppose souvent l’histoire et la mémoire. La mémoire serait ainsi la présence du passé et sa représentation sous différentes modalités, dans les sociétés, les groupes sociaux ou les individus, façonnée par les subjectivités et les enjeux propres à chacun de ses porteurs. En regard, l’histoire serait le déroulement des événements tels que rapporté par les historiens selon des critères scientifiques. Mais cette distinction n’est pas sans poser problème tant l’historien est lui-même inséré dans les enjeux de mémoire, qu’il soit partie prenante de leur définition ou bien pris à témoin par les porteurs d’identité en jeu. Jusque la fin du XIX° siècle, l’histoire été essentiellement mémorielle, partie prenante de la construction identitaire française. La III° République crée ainsi un corps d’historiens chargé de questionner le passé (vision positiviste). Dans l’Apologie pour l’histoire, Marc Bloch donne à l’historien la mission de contribuer à enrichir la mémoire de l’humanité pour la rendre compréhensible. Or, cette ancienne confrontation entre "histoire" et "mémoire", naguère dominée par l'opposition entre Lavisse et Péguy, a resurgi dans le débat historiographique et civique depuis vingt ans. L’étude de la mémoire est devenue récemment un champ de la recherche historique qui s’intéresse principalement à travers les productions culturelles et les pratiques mémorielles aux représentations du passé dans son ensemble ou de tel personnage ou événement spécifique.
Ce renouveau historiographique s’est effectué dans un contexte particulier. En effet, ces dernières années, la recrudescence des débats médiatiques concernant les enjeux de