Mémoire
IDENTITE LITTERAIRE ET CULTURELLE : L’interculturalité en littérature dans L’Âge blessé et Le Jour du séisme de Nina Bouraoui.
UNIVERSITE LUMIERE LYON II
ANNEE 1999-2000
« Nous sommes les habitants d’un lieu comme, à part ou moins égale, d’une mémoire. Un lieu n’est que de mémoire, en fait. » Mohammed Dib 1 .
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INTRODUCTION
Le point de départ de notre interrogation, est une simple observation : les romans de Nina Bouraoui sont rangés en bibliothèque et en librairie aux rayons « littérature française ». Pourtant, ce même auteur fait partie du corpus de certains ouvrages critiques concernant la littérature maghrébine1. Une difficulté de classement semble alors apparaître. A quelle « littérature » peut-on ou doit-on rattacher Nina Bouraoui puisque critiques, libraires, et bibliothécaires ont un regard divergent sur une même œuvre ? La localisation de cet auteur à l’intérieur d’un courant déjà existant semble donc problématique. Ceci pourrait s’expliquer par des raisons biographiques. Nina Bouraoui, née en France d’un père algérien et d’une mère française, a vécu les quatorze premières années de sa vie en Algérie. De là ce « double » classement selon que l’on veuille mettre en valeur ses origines française ou maghrébine. Cependant, il nous semble que ce problème de classement, au-delà de toute référence biographique, renvoie à une question délicate en littérature, celle de l’interculturalité. Comment classer, en effet, un auteur dont l’imaginaire prend sa source dans deux cultures différentes ? Quelles incidences ce dialogue entre deux rives a-t-il sur la forme même des écrits ? Les oeuvres de Nina Bouraoui nous conduisent alors à nous interroger sur ce que nous avons appelé « l’identité littéraire et culturelle ». Avant d’avancer dans notre réflexion, il nous semble utile de rappeler la définition de la notion d’identité, tant son emploi est fréquent.
Paul