Mémoires d'une jeune fille rangée
Commentaire composé du texte
En 1954, date de publication de son autobiographie, Mémoires d’une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir est déjà une écrivaine célèbre. Née au début du siècle dans une famille ordinaire de la bourgeoisie parisienne, depuis son enfance elle se confronte avec le code social de cette classe, auquel elle, femme indépendante et émancipée, ne peut pas facilement se soumettre. Ce texte parle d’une des ses premières luttes contre ce code. Dans le récit de la naissance d’un amour pour une autre fille, on peut lire une critique à la société bourgeoise, qui n’admet pas un sentiment de ce type dans le même sexe. Si d’abord l’autrice ne réussit même pas à admettre ce sentiment, parce que les mots pour l’expliquer n’existent même pas dans une société qui refuse l’homosexualité, elle arrive enfin à se l’avouer, et à construire un langage renouvelé pour expliquer son sentiment, qui la rend plus libre et mure, parce que permet sa sortie du code établi.
La critique au code bourgeoise est évidente depuis le début « on m’avait entrainée à confondre ce qui doit être et c’est qui est ». Cette opposition représente le commencement d’un rythme binaire, qui aide l’autrice à exprimer le combat entre un sentiment naissant et un code qui ne peut pas le reconnaitre. Le langage reflet la critique au code : le début du texte, où Simone est encore esclave du code bourgeois, est caractérisé par des structures binaires bien équilibrées, et la prévalence de la parataxe. Les sons aussi, avec les beaucoup d’allitérations en /m/ et /l/, contribuent à transmettre cette idée d’un monde bien ordonné et un peu monotone.
Mais cet équilibre apparent ne correspond pas à la calme de l’âme. En vivant dans un code qui ne reconnait pas son expérience, Simone perd la relation positive avec le temps et le monde. Les essais à s’interpréter témoignée par la présence de beaucoup des doubles points explicatifs