Nouvelle naturaliste
Assis à une table du café «le grillon» se trouvant sur le cours Mirabeau, Andrew Wood contemplait son verre de Suze d’un regard vide. Cela faisait maintenant presque huit mois que chaque jour, il venait, s’asseyait à la table arrondie de ce café, commandait un verre qu’il fixait pendant des heures pour finir par le boire d’une traite.
Deux ans auparavant, Wood vivait heureux avec sa femme et sa fille dans un manoir retiré près de la montagne sainte Victoire. Il s’était marié avec un petit bout de femme un peu enrobée et avait fondé une famille. Malheureusement ce bonheur simple n’avait pas duré. C’était un vendredi quatorze août, où Andrew était partit quelques jours en Italie pour présenter une nouveauté de son matériel médical qui devait révolutionner l’histoire de la médecine. L’été 2008 fut l’un des plus ravageurs depuis des années. Ce soir-là un feu de forêt s’attaqua à la montagne sainte victoire. La famille Wood endormi n’entendit pas l’incendie. Au même moment, Peter Believer, le plus fidèle ami de Wood devait passer remettre les clés de la voiture qu’il avait empruntée à son collègue. C’est ainsi qu’il aperçut le manoir cerné de flammes. A l’intérieur, les cris stridents de la fille d’Andrew le pétrifièrent. Il composa aussitôt le dix-huit sur son téléphone pour alerter les pompiers mais il ne pouvait qu’examiner la scène sans pouvoir agir. Il ne supportait pas l’idée que la femme et la fille de son meilleur ami soient enfermées à l’intérieur, alors que lui, était à l’extérieur, impuissant. Les pompiers arrivèrent enfin. Mais Believer les ayant appelé un quart d’heure plus tôt, il était à présent trop tard. Les cris avaient cessés, le toit s’était effondré et les fenêtres étaient détruites. Ce tas de bois géant s’était consumé en moins d’une heure, réduisant à néant tout signe de vie à l’intérieur.
Lorsqu’au retour précipité de Wood, Peter vint à la gare le chercher et lui expliquer ce qui s’était passé la veille; Andrew