Corniche Kennedy : un roman réaliste sur les adolescents d’aujourd’hui ? Séquence 1re
Par Valérie Monfort

Séance 7 Le brouillage des genres
3. Lecture analytique de l’extrait
Développement de la lecture analytique p.155-156
1. L’enquête policière et ses deux filets
Le passage est construit de façon à montrer l’existence d’une double « capture ». Il commence par la présentation des filles du bateau qui affectent de ne rien savoir et que l’on accompagne au commissariat, puis à la fin du passage on a la description des jeunes qui se trouvent déjà au commissariat. Le roman quitte son décor de prédilection pour s’installer dans le territoire du policier. Cet extrait atteste l’appartenance du roman au genre du récit policier car on y trouve le vocabulaire de l’enquête « trafic, cash, trace, arraisonné, inspecté ». De plus, les actants sont divisés en deux clans opposés, Opéra et ses hommes d’une part, et les individus arrêtés car contrevenant à la loi : les filles du bateau et la bande de la
Plate. Les coupables ont adopté une attitude commune : les unes jouent les « étonnées » quand les autres sont « ahuris ». Cette réaction souligne donc le succès du commissaire qui est parvenu à atteindre ses objectifs en une seule nuit.
2. Coup de filet ou heureux hasard ?
Toutefois cette réussite est nuancée par la dernière phrase de l’extrait qui prend la forme d’une interrogation « pourquoi Opéra était sur le pied de guerre, pourquoi ceux de la Sécurité étaient-ils déjà sur la Plate à leur sortie de l’eau ». En effet, la réponse à cette question rappellerait le hasard dont Opéra a bénéficié. De plus, les nombreuses négations que comporte l’extrait – « ne pas connaître, ne livre aucune trace, n’a jamais croisés » – soulignent le fait que l’enquête semble mal engagée. On peut également se demander si les deux volets de ce travail policier n’en cachent pas un troisième car Opéra ne cherche pas vraiment ce qu’il devrait. Le lexique de la lecture « encre sympathique, cherchant à lire,