Oh ses paroles
Écriture de la Résistance et de l’Engagement.
Chaïm Soutine, Le Bœuf écorché, 1925
« Il ne s’agit pas en effet pour l’artiste d’un engagement volontaire, mais plutôt d’un service militaire obligatoire. ». Albert Camus
Préface
Le XXe siècle fut marqué par les deux Guerres mondiales et la Guerre froide qui bouleversèrent l’équilibre et perturbèrent les principes de toute l’Europe et notamment celui de la France. Graduellement, celle ci s’éloigna des valeurs pour lesquelles elle s’est battue depuis la Révolution de 1789 : déjà sa politique coloniale, qui s’était prolongée jusqu’à la moitié du XXe siècle, a révélé sa vision singulière et plutôt réductrice de l’universalité des droits prônée par les philosophes des lumières. Les cataclysmes provoqués ensuite par la Première Guerre Mondiale, la crise économique de 1929, la montée des régimes fascistes, la Deuxième Guerre Mondiale, la capitulation de 1940 et la Guerre Froide ont fini par provoquer une désillusion qui affecta de prés les français.
Dans cette atmosphère de grandes perturbations, le citoyen français se sentit déraciné et étranger à lui-même et à son pays. Faisant partie de la société, l’artiste se sentit dans l’obligation d’ « être en situation » comme le dit Sartre. Ainsi, la vie artistique et littéraire ne fut pas épargnée de ce bouleversement et l’Art devint un espace d’expression et de révolte : L’artiste, pendant le XXe siècle, y exprima ses sentiments, ses émotions, sa colère, son désarroi et son engagement. Il offrit au lecteur sa propre vision du monde et interprétation des événements de l’époque. En effet, durant ce siècle, la notion de l’engagement devint essentielle car l’écrivain dut être au cœur de la société pour intervenir dans les débats sociaux et politiques.
Pour entreprendre cette anthologie de la littérature française du XXe siècle, j’ai choisi comme thème central l’engagement et l’écriture de la résistance. On note