Organisation mondiale du commerce
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Organisation mondiale du commerce (OMC) – jouer fair-play ? par Richard Gerster* De nombreusesx opposantes à la mondialisation considèrent l’OMC comme l’ennemi public numéro un et l’affichent clairement sur leurs banderoles lors des manifestations. Les arguments justifiant les critiques ne manquent pas, certes, mais malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, il faut rappeler que l’OMC n’est que la scène sur laquelle se joue une pièce de théâtre dans laquelle les acteurs les plus forts économiquement se sont appropriés les premiers rôles. En effet ce sont Washington, Bruxelles, Tokyo et d’autres qui décident des modifications des politiques commerciales. Les protestations et critiques émises à l’égard de la forme actuelle de mondialisation et affirmant qu’« un autre monde est possible », selon le slogan de Porto Alegre, doivent donc modifier leur cible et s’adresser en première ligne à notre propre gouvernement – en Suisse, c’est au Conseiller fédéral Joseph Deiss que l’on demande d’agir. Retour dans le temps : le 24 mars 1948, 54 Etats signent la charte de l’Organisation internationale du commerce (OIC) à La Havane. Vaste contrat international instigué par les Etats-Unis, cette « Charte de La Havane » visait à réguler des thèmes politiques et économiques mondiaux, comme les conditions de travail équitables, les restrictions à la concurrence privée, les investissements et les réserves de matières premières – autant de sujets problématiques qui, plus d’un demi siècle plus tard, attendent toujours une solution. Ajoutons qu’à l’époque le Congrès américain avait refusé de ratifier la Charte de La Havane !
Le grand défi d’aujourd’hui – le « développement durable »
Seule et unique résolution de La Havane à être devenue réalité, l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (en anglais le GATT) a modelé l’économie mondiale pendant toute la seconde moitié du 20ème siècle. La chute des barrières commerciales et la non-discrimination ont considérablement