Outsider howard becker
Dans Outsiders, Becker mène son étude en se fondant sur le monde des musiciens de jazz et sur les fumeurs de marijuana dans les années 1950. Il choisit de faire une observation participante, afin de connaître les représentations du monde de ses « déviants ». Il construit une théorie interactionniste de la déviance, en réaction à la tradition fonctionnaliste. Il refuse du fonctionnalisme, en particulier, l'idée que la déviance soit le produit de facteurs sociaux pesant sur les individus. L'acte déviant est pour lui le résultat d'un double processus:
premièrement, l'acte doit être défini comme déviant par la société. Becker s'intéresse ainsi à ce qu'il nomme les entrepreneurs de morale, c’est-à-dire aux acteurs qui se mobilisent pour qu'une activité donnée soit catégorisée socialement comme déviante. Becker cherche ainsi à montrer que la marijuana n'est devenue illégale aux États-Unis qu'à la suite d'une campagne menée par des entrepreneurs de morale. Toute étude de la déviance, pour Becker, ne doit pas penser les actions comme, en soi, déviantes, mais comme ayant été définies comme telles par des entrepreneurs de morale en un temps donné. d'autre part, il faut que l'acteur entreprenant une action déviante soit étiqueté comme tel lors d'une interaction sociale. Becker propose la typologie suivante : déviant 1 - accusé à tort non-déviant 2 - conformiste
Perçu comme obéissance
désobéissance 3 - pleinement déviant 4 - secrètement déviant
Le déviant reconnu comme tel n'est donc que l'un des types possibles : il est, en particulier, possible de demeurer secrètement déviant. Le processus d'étiquetage répond à des logiques sociales qui rendent plus probable le fait que certains acteurs soient définis comme délinquant (comme l'illustre par exemple le comportement différent de la police envers les consommateurs de stupéfiant en fonction de leur milieu social). Becker pense, enfin, que la délinquance se construit à travers une carrière. Elle est