Pascal quignard importe t'il les heurts de la poésie dans son roman ? (j'ai eu 15/20)
La prose et la poésie sont deux notions à priori antinomiques. La poésie est en effet , par définition, un texte littéraire en principe versifié, accordant une plus grand importance au signifiant qu’au signifié, au contraire du texte en prose. Pourtant, dès le XVIIIème siècle, ces formes se bouleversent et se confondent. Baudelaire, notamment, écrit les Petits poèmes en Prose en 1869 et fond pour la première fois les deux genres. Bien plus tard, en écrivant Tous les matins du monde, importe selon un critique les « heurts de la poésie » dans son roman. A travers divers extraits de cette œuvre unique, nous déterminerons d’abord quels critères y intègrent de la poésie, puis si ceux-ci suffisent à faire correspondre ce roman à la description qu’en fait le critique. Ce qui fait de Tous les Matins du Monde un roman hors norme, si proche de la poésie, ce sont ses personnages. Mr. Et Mme. De Sainte Colombe, Marin Marais, Madeleine et Toinette sont des entités complexe au vécu lyrique. De tous ses protagonistes, Mr. De Sainte Colombe est le plus duplice. Seul personnage méritant la description physique (il est « haut », « épineux », « très maigre », « jaune comme un coing », « les cheveux noirs »), son caractère parfois ambivalent est, en quelque sorte, le fil conducteur du récit. Colérique, il punit ses fille, puis se radoucit, s’excuse au près d’elle ; proche des plaisir terrestre, il aime chaque soir prendre son vin et souffre du vide que produit en lui la mort de sa femme. Ses colères violentes rythment le roman, comme lorsqu’il brise le violon de Marin Marais, ou lorsqu’il refuse avec véhémence de jouer à la cour de Roi. Cette complexité en fait un véritable héros lyrique, mélancolique mais tout de même épris de la vie, et surtout de sa passion, la viole. C’est cette passion