Paul valéry - la crise de l'esprit
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », c’est ce qu’affirme Valéry dans sa première lettre de La Crise de l’esprit. Avec cette citation, nous pouvons rendre compte de l’état d’esprit de l’auteur, qui se veut rassurant, sans être rassuré.
En effet, La Crise de l’esprit est rédigée en 1919, à la sortie de la première Guerre Mondiale. Cette guerre, comme son nom l’indique, a bouleversé le monde entier, et d’autant plus le monde des intellectuels. Cet événement pousse la réflexion, et non seulement sur la vie ou la mort, mais aussi sur des sujets plus restreints, comme la création, le progrès.
Cette guerre représente une période de doutes, et l’œuvre de Paul Valéry nous le témoigne. La France sort relativement appauvrit de cette passade, et garde le souvenir de l’atrocité de ces batailles.
Ce bouleversement donne naissance à des réflexions telles que celles de Paul Valéry, qui ici s’interroge sur la rétroaction du progrès sur l’homme. Effectivement, il se demande si toute cette création est réellement bonne pour l’avenir de la société.
Nous pourrions donc nous demander, comment à travers ce texte d’idées, Paul Valéry nous fait part de sa peur face à la rétroaction du progrès sur l’homme.
Pour cela, nous verrons tout d’abord que ce texte s’inscrit dans un rapport à la guerre, puis nous nous intéresserons au fait que ce rapport à la guerre entraine une réflexion sur la création, enfin nous montrerons que cette réflexion débouche sur une nouvelle question, à savoir si la création est bonne pour la civilisation.
Comme nous l’avons dit précédemment, la guerre est au cœur de la réflexion de Paul Valéry. Dès le début de cet extrait il identifie l’Allemagne : «de Bâle à Cologne » (ligne 1), puis la France : « aux marais de la Somme, aux craies de Champagne » (ligne 2). Il évoque donc deux pays qui étaient des forces majeures de la première Guerre mondiale. Par la suite, il parle de