QUELLE EST LA VALEUR DU « PENSER PAR SOI-MEME » ?

« L'homme est un animal doué de raison », selon Aristote. Cela signifie en ce sens que l'espèce humaine est à même de pouvoir juger, appréhender, élaborer des langages et surtout, a la particularité que chaque représentant de l'espèce a conscience de lui-même et possède la capacité de penser par lui-même.
Mais qu'implique exactement le fait de « penser par soi-même » ? Il pourrait en effet paraître curieux de se dire que l'on pense par quelqu'un d'autre, ou plus exactement que quelqu'un pense à notre place. Penser par soi-même serait donc une sorte de liberté intellectuelle par opposition à la pensée collective ? Quant à sa valeur, serait-elle purement intellectuelle, voire morale ?
Nous sommes tous des êtres complexes, dont la conscience est ballotée entre les moeurs et coutumes de notre environnement proche et l'envie d'aller plus avant dans notre recherche de vérité et de compréhension du monde et de nous-même. L'éducation et la morale, issues de la pensée collective, forment en grande partie un homme dans la première partie de sa vie, mais ne le construisent pas entièrement ; si l'homme aspire à une forme de sagesse, liée à sa connaissance des êtres et du monde, il lui faut expérimenter, chercher, aller au plus profond de soi en ébranlant ses certitudes et se confronter aux autres.

Notre environnement proche conditionne notre façon de penser. Depuis notre plus tendre enfance, on nous inculque des règles, qu'elles s'appliquent à tous les hommes – comme le fait de ne pas tuer son prochain, par exemple – ou qu'elles soient plus spécifiques – « ne mets pas ton coude sur la table ». Cet apprentissage est fondamental pour la suite de la vie puisqu'il permet la vie en société, c'est à dire que grâce à ces nombreuses règles imposées dès la naissance, de manière tacite ou non, les hommes peuvent vivre tous ensemble, discuter de façon intelligente, au sens ou ils sont susceptibles de se comprendre l'un l'autre,