Pensez-vous que le roman soit une retranscription du réel ou sa transfiguration ?
Certains romanciers tentent de rattacher leur récit à la réalité. Emile Zola par exemple, qui va enrichir ses romans de descriptions détaillées, grâce à la recherche d’un vocabulaire technique assez évolué. Zola s’appuie sur une précise documentation qu’il élabore grâce à ses recherches : les Carnets d’Enquêtes. Ces notes, croquis et schémas vont alors l’aider à retranscrire fidèlement la réalité. Son grand travail d’investigation préalable fait de lui le « maître » du naturalisme, mouvement littéraire qu’il théorise en 1878 dans « Le sens du réel ». Dans le sillage du naturalisme, le vérisme est un mouvement littéraire Italien, dont Pirandello est l’effigie.
Victor Hugo tente de retranscrire le réel, tout en ajoutant des éléments inventés. Ainsi, le cadre spatio-temporel de ses romans est bien réel, comme la description des îles de la Manche comme Guernesey, l’exactitude des informations maritimes et les renseignements donnés sur le bateau à vapeur. Cependant, les récits de Victor Hugo restent imaginaires, tout en s’inspirant de faits réels. Certains éléments retranscrivent donc exactement la réalité, mais les romans peuvent également laisser une part de merveilleux, voire engager une métamorphose du réel, tout en gardant une cohérence dans le récit.
Certains faits sortent du cadre réaliste, comme l’itinéraire de Giliatt, qui relève de celui d’un héros dans la tradition de l’épopée. Cette sorte d’héroïsme se rattache avec l’Odyssée d’Homère, dont Ulysse est le héros. Dans « Les travailleurs de la mer » de Victor Hugo, un animal fabuleux : la pieuvre, est aussi un élément en quelque sorte surnaturel. Dans ce même roman, le