Peplau
Théoriser le soin peut sembler étrange s'il l'on considère que par essence le soin infirmier relève du ressenti, de la pratique, de l'action. C'est cette représentation _ opposition stérile _ que les infirmières anglo-saxonnes ont tenter de dépasser.
Ethymologiquement parlant, théorie vient du latin théoria emprunté au grec théôrein «observer» . La théorie serait donc le fruit de l'observation, de la contemplation intellectuelle. Concernant le soin, il est légitime d'affirmer qu'il est fondé sur l'observation. En effet, le soignant sans y prêter attention observe, analyse chacune des situations de soin qu'il rencontre et de là se forge une théorie qui va donner du sens à son intervention, à sa pratique. Ainsi, le soin n'est pas possible sans théorie. Dans la pensée infirmière «conceptions et stratégies», S.Kerouac et ses consoeurs recensent vingt-trois théories de soin regroupées en six écoles: écoles des besoins, des effets souhaités, de la promotion de la santé, de l'être humain unitaire , du caring et enfin de l'interaction. Hildegarde Peplau fait partie de l'école de l'interaction, apparue vers la fin des années cinquante et au début des années soixante, dans un contexte culturel florissant où grandissait l'attention pour les besoins d'intimité et de relations humaines. Ainsi, une réflexion est amorcée sur le travail de l'infirmière. Le soin, non plus rejeté au rang d'action mécanique intervient dans une relation. Il y a donc interaction entre l'infirmière et la personne soignée par le biais de l'acte technique. Deux personnes avec leurs affects et leurs valeurs échangent et interagissent, la qualité de cette relation participant activement à la bonne prise en charge de la personne soignée.
Présentation de l'auteur
Née à Reading en Pennsylvanie aux Etats-Unis en 1909 dans une famille d'immigrants, Hildegarde Peplau est la deuxième fille d'une famille de six enfants. Décédée en 1999, elle a assisté, durant son enfance, à l'épidémie