Peut-il y avoir une morale du plaisir?
Ainsi, on parle de morale du plaisir lorsque l’ensemble des règles de conduites et nos valeurs sont régis par le plaisir. Dans ce cas la morale sert donc à éclairer nos choix pratiques, à définir ce qu’est le bien et à poser le plaisir comme un fondement d’une vie heureuse. Le plaisir correspond à un sentiment agréable, une satisfaction physique ou morale. Sa représentation engendre désir et intérêt. Cependant, le plaisir est souvent associé à l’égoïsme et à un mode de vie dissolu, par opposition à la morale que l’on associe facilement à une vie d’ascète, de respect des multiples conventions voire de renoncement à nos désirs propres.
De fait, en considérant cette opposition, nous pouvons donc nous demander si il peut y avoir une morale du plaisir.
En premier lieu, nous nous pencherons donc sur la corrélation entre plaisir et morale, puis sur l’antagonisme des deux notions, pour finir avec la vision du plaisir selon Aristote, qui place le plaisir comme un couronnement de l’action morale.
Pour commencer, de nombreux philosophes affirment que la morale doit absolument avoir une relation avec le plaisir. De fait, le plaisir ne découle d’aucune convention et est commun à chacun : le désir, qui forme une certaine attirance pour les actes procurant du plaisir, quelque soit la nature de celui-ci, est un désir universel, qui vient guider nos actes dès notre enfance : ainsi, l’homme est, par nature, moralement guidé par le plaisir, de même qu’il