Peut-on rire de tout ?
La liberté d’expression semble être l’un des fondements de notre monde moderne.
Dans l’Ancien Régime, la censure au sens strict était d’application. Les propos injurieux, diffamatoires, mais aussi les plaisanteries contenues dans les satires étaient expurgés.
Aujourd’hui, comme le rire semble bien l’expression la plus heureuse de la liberté d’expression, ne vit-on pas à une époque où l’on pourrait rire de tout ?
La raison vient mettre en doute cette conjecture. En effet la raison crée un monde sérieux où il ne semble pas raisonnable de rire de tout. Ainsi « peut-on rire de tout ? » peut s’étendre en termes de permission et de capacité. Soit il ne serait pas permis de rire de tout car l’homme n’est pas capable de rire raisonnablement de tout. Soit il serait capable de rire de tout parce qu’il serait capable de rire proprement de tout.
C’est sur cette question donc : « Peut-on rire de tout ? » que je vais me pencher afin d’essayer d’y répondre lors de cette dissertation.
Envisageons d’abord les cas où l’on y répondrait affirmativement.
Philosophiquement, Rabelais se permet de répondre à cette question.
« Le rire est le propre de l’homme » disait-il. Cette formule semble inaugurer la modernité. Cela voudrait dire que dès qu’il y a de l’humain, il y a possibilité de rire, que le rire ne pourra jamais être refusé à l’homme puisqu’il constitue son essence; sinon il faut reconnaître que la formule est ironique elle-même. Ainsi si l’on admet que l’on ne peut rire de tout sur le mode de la moquerie, il reste que l’on pourrait rire de tout sur le mode de l’humour.
Abordons également l’exemple des pièces de François Pirette.
Elles parlent de la société belge et abordent principalement le thème de la politique.
François Pirette ne cherche guère à provoquer les hommes politiques, ni à les rabaisser.
Son intention première est de faire rire les gens et non d’en blesser d’autres.
Visiblement, aucune plainte n’a été retenue contre