PHÈDRE, L`INNOCENTE COUPABLE

Né en 1939 à La Ferté-Milon dans une famille modeste, orphelin dès ses premières années, Jean Racine a été instruit à Port-Royal comme un disciple des Solitaires. Dans l`atmosphère austère et sombre de ce monastère, il a approfondit sa culture latine et grecque qui l`influencera dans sa création littéraire. Dès l`année 1666, marquant sa rupture avec les Jansénistes, sa gloire en tant qu`auteur dramatique sera pleinement confirmée.
La tragédie française est née vers 1550 du rencontre de plusieurs influences : le théâtre scolaire néo-latin des Muret et des Buchanan, la redécouverte des œuvres et des thèmes de l'Antiquité, soit à travers Sénèque (dont l'influence restera prépondérante jusqu'en plein XVIIe siècle), soit grâce aux adaptations humanistes, en latin ou en français, de quelques tragédies de Sophocle et d'Euripide.
Si pendant le XVIe siècle, le théâtre supposait une maîtrise des passions, le XVIIe siècle introduit une hiérarchie entre les trois grandes passions dramatiques : l`avarice, l`amour et l`ambition. On réserve l'avarice à la comédie, et à la tragédie l'ambition qui domine les « faiblesses » de l'amour.
La tragédie commence, du Cid à Phèdre, au moment où l'homme doit prendre une décision où ses ambitions et ses intérêts se trouvent dans une lutte impitoyable qui demande le sacrifice de soi et qui peut attirer la mort. Dans cette lutte, les passions humaines sont impliquées, soit que le héros les domine, soit qu'elles l'entraînent irrésistiblement.
Phèdre (1677) représente l'apogée de l'œuvre tragique de Jean Racine (1639-1699). Après elle, Racine abandonna le théâtre pour devenir historiographe du roi. Seulement à la fin de sa vie, il acceptera d'écrire, à la demande de Mme de Maintenon, deux pièces chrétiennes, Esther (1689) et Athalie (1691), pour les jeunes filles pensionnaires de Saint-Cyr.
Formé selon les principes des Jansénistes, puis obligé à se confronter avec une société sans pitié, Racine était