Philo Terminal S
Mais par ailleurs, en se distanciant des objets sur lesquels elle porte, la conscience peut justement les juger, les évaluer, elle peut évaluer ce qui est, c’est-à-dire les faits d’après ce qui doit être, c’est-à-dire les valeurs. En ce sens on parle de « conscience morale ».
Vous voyez donc que la notion de conscience implique deux grands sens qui sont intimement liés : la conscience psychologique ou perceptive et la conscience morale ou évaluative. La conscience psychologique est la faculté d’être présent à soi et au monde, elle porte sur des faits. Et la conscience morale est la faculté de juger de ce qui doit être, elle porte sur des valeurs. Alors, quels sont maintenant les grands problèmes que pose cette notion de conscience ?
Eh bien, se pose tout d’abord le problème du rapport entre la conscience et la vérité. En effet, nous avons dit que la conscience est la représentation du monde mais alors comment être sûr que cette représentation est bien conforme à son objet ? Comment être sûr que la conscience que nous avons de la réalité est bien conforme à la réalité et non pas une illusion, un délire ou une fiction ?
Mais il y a plus car ce n’est peut-être pas seulement la conscience de la réalité qui est illusoire, c’est peut-être aussi et plus profondément la conscience que le sujet a de lui-même. L’évidence de la conscience de soi est-elle fiable ? Venons-en au second problème. Nous avons distingué