PISTES DE TRAVAIL par Sophie Brenas de la Compagnie Onoma, chorégraphe.
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« L’imagination désigne alors cette motricité secrète et pourtant manifeste par quoi l’idée devient nature en s’exprimant par le langage des mains ». Mikel Dufrenne
Poursuivant mon travail de recherche qui explore la relation du corps en mouvement avec un espace particulier, je m’intéresse actuellement au processus de l’imagination et à l’espace imaginaire. L’existence de l’imagination humaine semble rester une grande énigme scientifique. Elle serait apparue pendant le Paléolithique Supérieur.
Pendant cette période les êtres humains développèrent l’aptitude à créer de nouveaux modèles mentaux et avec elle les aptitudes pour l’art, la science, la religion et probablement le langage. Si les sciences cognitives ont souvent négligé l’étude de l’imagination humaine, il semble désormais qu’il faille en comprendre la nature pour expliquer les facultés humaines fondamentales.
« Quand nous voyons des expressions et des modèles formels, nous leur attribuons du sens. Par conséquent, il nous est très facile de faire l’erreur de penser que c’est le modèle ou l’expression qui fournit le sens, quand en fait c’est l’imagination qui fournit le sens en réponse au modèle ou à l’expression formelle. » Mark Turner
Il est intéressant de noter que ces recherches actuelles en sciences cognitives rejoignent des courants philosophiques contemporains qui n’opposent pas réel et imaginaire, mais qui pensent que l’imaginaire est premier et constitutif même de la psyché.
Puisque l’imagination intervient de façon si primordiale dans la perception que nous avons du réel et le sens que nous y projetons, je me suis naturellement posé la question de la place du corps dans ce processus : comment l’imagination construit notre corps ? Comment se déplace le corps dans l’espace mental imaginaire ? Quels sont nos corps imaginaires ? Comment mon