Pistes de travail Giraudoux
La mort de Britannicus est rapportée sur scène et non représentée. Les mots se font images. Racine utilise plusieurs procédés stylistiques pour ainsi donner du relief et de l’intensité à l’horreur représentée : tout d’abord, le choix du personnage porteur du récit des événements, Burrhus, étranger aux agissements machiavéliques et donc particulièrement horrifié, voire terrorisé.
Pour donner plus de vie à son récit, Burrhus rapporte les propos de Néron, l’usage du style direct introduit ainsi le spectateur tel un témoin au milieu du banquet et des convives. L’adverbe « mais » et la locution « à peine » décrivent la rapidité des effets du poison sur Britannicus. Burrhus compare les effets du poison avec ceux d’un poignard : « le fer » pour insister sur l’efficacité de ce poison.
Dans Phédre de Racine, le dénouement répond aux critères définis mais la règle de la bienséance n’est pas tout à fait respecter.
En effet, Phèdre meurt sur scène, or, les bienséances sont censées empêcher que la mort soit représentée. C’est pour cela que Racine ne rends pas cette mort sanglantes pour éviter de choquer. Phèdre dit elle-même ne pas avoir choisi « le fer », mais un « chemin plus lent » pour « descendre chez les morts ».
Elle nous dit : « J’ai pris, j’ai fait couler dans mes brûlantes veines / Un poison que Médée apporta dans Athènes ». L’usage du passé composé indique qu’il est trop tard et que la mort de l’héroïne est inéluctable. Les veines sont qualifiées de « brûlantes », à la fois parce qu’elles brûlent du poison qui les tue à petit feu et parce que ses veines sont le lieu où coule sa passion coupable. A cet égard, toute l’évocation du poison souligne l’ardeur de Phèdre : le poison coule dans ses veines, éteignant la passion qui les ravage. Le mot cœur, répété deux fois dans les vers « Déjà jusqu’à mon cœur le venin parvenu / Dans ce cœur expirant jette un froid inconnu », souligne