Le placement d’argent au Bénin : causes profondes et effets récessifs d’une bulle à valeur ajoutée nulle.

« Les dangers des systèmes de Ponzi : les autorités doivent les arrêter, avant qu’ils prennent des ampleurs surtout dans les Pays en Développement (PED) ». C’est ainsi que Monroe, Carvajal et Pattillo, dans un article paru dans Finances & Développement de Mars 2010, une publication du FMI, ont senti la nécessité d’attirer l’attention des pouvoirs publics et institutionnels sur les effets socio-économiques assez pervers des systèmes de placement d’argent qui ont proliféré ces dernières années dans les économies africaines notamment. Alors même que les comportements imprudents des différents acteurs des marchés financiers à l’origine de la crise des subprimes dans le secteur immobilier aux Etat-Unis sont encore décriés partout dans le monde, les structures de placement ont émergé et se sont développés, se sont multipliés dans les grandes agglomérations béninoises à partir de 2006, proposant des services d’épargne hautement risqués et rémunérés en conséquence. Les causes du développement de cette bulle spéculative sont diverses et profondes mais aussi, leurs impacts récessifs sur l’économie et l’instabilité sociale et politique dont elle est porteuse restent préjudiciables à plusieurs égards : cupidité ou crédulité aveugles des souscripteurs, responsabilité ou culpabilité des autorités, complicité ou alertes tardives des institutions professionnelles agrées et insuffisance dans le dispositif réglementaire d’une part puis, destruction de valeurs ajoutées, réallocation sous-optimale de la richesse interpersonnelle, baisse de la demande de biens de consommation différable, réduction de l’investissement productif, désarticulation dans l’intermédiation financière, bank run ou risque de panique bancaire, évasion ou flux sortants de capitaux et effets dépressifs sur l’économie d’autre part sont ici examinés .

Par Alain L. BABATOUNDE, Assistant de Recherche,