Ce texte est un extrait de L'Ingénu, roman écrit par Voltaire en 1767. Ce passage se situe à la fin du premier chapitre, lequel raconte qu'un Huron débarque en Basse-Bretagne. On lui prête un comportement sauvage, alors qu'en fait il ne l'est pas du tout. Il rencontre par hasard Mlle de Kerkabon et son frère, l'abbé. Il est invité chez eux, pour un repas avec tout le voisinage. Au cours de ce repas, le Huron auras d'occasion de parler de sa société, et de la comparer avec la société française.
Il faut d'abord remarquer la critique de la religion, puis la présence du thème de l'utopie et pour finir, l'humour.

I- La critique de la religion : Le mépris des autres religions : ignorance → le bailli n'imagine pas qu'il puisse exister d'autres religions que les différentes branches du christianisme (l.3-4) l'ignorance est une forme d'intolérance ils manquent d'ouverture d'esprit huguenot est un terme péjoratif
« gallicane » au lieu de catholique, comme si c'était la religion propre à la France.
Esprit de clocher du bailli, qui ne voit que ce qui se passe en France.
La réponse de l'Ingénu souligne cette intolérance : « Je suis de ma religion, comme vous de la votre » → l'insistance sur les possessifs témoigne la nécessité d'accepter la différence.

Les conversions forcées : évangélisation (= conversion) systématique des contrées nouvellement découvertes
« Je vois bien que ces malheureux anglais n'ont pas seulement songé à le baptiser »
Il paraît normal aux Français de baptiser tous les étrangers qu'ils rencontrent (l. 11)
l.18 & 26 : « Nous le baptiserons » insupportable pour eux de côtoyer une personne non-chrétienne → intolérance.

Le culte des apparences :
Voltaire dénonce le goût du faste et des apparences, qui contribue à cet acharnement à convertir l'ingénu (l. 17 à 18)
« un honneur infini »
Mlle de Kerkabon veut absolument être sa marraine
« une cérémonie bien brillante » → condamne le faste