Strophes pour se souvenir, Le Roman Inachevé, 1956.
Mise en situation :
Pendant la 2nde guerre mondiale, le 21 février 1944, une affiche de propagande nazie, appelée depuis « L’affiche rouge » annonça aux Français que les 23 membres du groupe Manouchian étaient condamnés à mort. En 1955, à l’occasion du baptême d’une rue « Groupe Manoukian », à Paris, Louis Aragon écrit ces « Strophes pour se souvenir », en une période où le souvenir de la guerre et de la Résistance s’estompe.
Réseau Manouchian : 23 résistants dénoncés et exécutés. On les fait passer pour des terroristes à travers les « affiches rouges » (rouge=communisme). A l’aide de la propagande, on veut mettre les français contre les français => échec, effet inverse.
Ce poème est un acte solennel qui rend hommage à ces résistants et permet de ne pas les oublier. > Pour remémorer, laisser une trace du passé, éviter l’oubli de ces 23 résistants, morts pour la France (écrit en lettres majuscules par Aragon pour insister dessus).
Le titre « Strophes pour se souvenir » >> explicite.
I- Un poème engagé
« Strophes pour se souvenir » dénonce l’attitude des Allemands et de certains Français, et rend hommage au courage des résistants a) La dénonciation des Allemands et de certains Français
Référence à l’affiche rouge, affiche de propagande allemande qui visait à éveiller la xénophobie des Français
Faire peur --> « Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants » : sonorités très agressives qui rappellent la violence des actions de ce réseau.
On voit qu’Aragon prend clairement le parti des résistants, et dénonce la propagande allemande « Qui semblait une tache de sang » > Utilisation de « semblait » pour prendre de la distance.
-« Y cherchait un effet de peur » > dénonciation du but de l’affiche : jouer sur la peur, et non convaincre avec des arguments car il n’y en a pas.
Dénonciation de l’attitude de certains Français > 3ème strophe : les Français sont désignés