La poésie est-elle seulement vouée à l’expression des sentiments ?

( Implicite : la poésie c'est l'intime, le lyrisme, le chant personnel mais n'a-t-elle pas d'autres ambitions que de révéler l'intime? Ne touche-t-elle pas à l'universel ? Grâce à elle, par l'intermédiaire de son esthétique singulière, ne passe-t-on pas du "je" au "nous"?)

Exemples de passages rédigés par des élèves (attention : ils sont perfectibles !)

Extrait 1 : La poésie se définit comme un art du langage apparu dès l’Antiquité. Elle se caractérise par la mise en jeu de toutes les ressources de la langue. Elle permettrait d’obtenir un plaisir à la fois sensible et intellectuel. A cette définition large correspond une acception plus restreinte, plus commune, plus romantique aussi, où la poésie servirait particulièrement l’expression des seuls sentiments ressentis par le poète (à la différence du roman ou du théâtre dévolus à d’autres objectifs). La poésie est-elle seulement vouée à l’expression des sentiments ? Cette question semble primordiale car elle touche à la fois à la nature, aux fonctions et à la valeur de la poésie d’hier et d’aujourd’hui. Que faut-il d’autre que des sentiments pour faire de la poésie ? Existe-t-il des poèmes qui n’expriment pas les sentiments personnels du poète ? La vocation du langage poétique n’est-elle pas l’exploration, l’expérimentation ?

Extrait 2 : Parmi tous les genres littéraires, la poésie semble la plus appropriée à l’expression des sentiments. C’est une écriture du « moi ». Le poète s’y exprime à la première personne : proche du journal intime et de l’écriture autobiographique, la poésie permet l’épanchement de sentiments très personnels. Le lyrisme amoureux occupe une grande place dans la production poétique universelle ; art par excellence de l’intime, la poésie permet la déclaration d’amour, l’éloge de la bien aimée, la peinture nuancée des sentiments. Comme Dante chante Béatrice, Marot Anne