Pourquoi de nouveaux mouvements sociaux
INTRODUCTION :
Les mouvements sociaux peuvent se définir comme un groupe de personnes qui défendent des intérêts communs, qui souvent reviennent à une contestation de l’ordre établi et à une lutte pour un changement dans la structure sociale. Plus largement, on peut dire que le mouvement social fait partie de la notion d’action collective, c’est-à-dire l’ensemble des actions menées par un groupe ayant pour but la satisfaction d’intérêts communs.
Ces notions sont l’objet de beaucoup de débats, au point que leur définition même peut changer selon un sociologue ou un autre. Notamment, M. Olson (Logique de l’action collective. Bruxelles, Editions de l’Université de Bruxelles, 2011 (1966), pp. 15-68) envisage l’action collective sous un angle utilitariste et rationnel. La notion de collectivité chez M. Olson est donc remise en question car il considère que ce qui pousse un individu à s’engager dans un mouvement social est le bénéfice personnel qu’il pourrait en tirer. En d’autres termes, un individu participerait dans un mouvement social seulement si le bien collectif obtenu est supérieur au coût (« ticket d’entrée) dontsx s’acquitte l’individu. S’il accepte qu’une certaine dimension idéologique influe sur la participation d’un individu à une action collective, il démontre que le poids de l’avantage personnel reste dominant. L’action collective ne se fait pratiquement qu’en cas d’obligation (il donne l’exemple des prélèvements obligatoires de l’Etat) ou en cas d’incitation intéressée (avantages associatifs réservés aux membres).
Cependant, dans les années 1970, les sociologues observent une vague de mouvements protestataires dans la majorité des pays occidentaux, dont les revendications se distinguent des précédentes. En effet, l’émergence de mouvements écologistes, alter mondialistes ou encore féministes invitent à se questionner sur la validité de la rationalité dans l’action collective : ces mouvements reposent sur un