Pourquoi désirer l'impossible by mk
Etymologiquement, le désir (du latin desiderare) a pour sens la nostalgie d'un astre disparu, ce qui évoque un désir d'impossible. De plus, on perçoit ici la notion de manque irréversible qui implique la souffrance : on n'obtiendra jamais la satisfaction qui aurait été procurée par la possession de cet astre. D'où l'ambiguïté du désir : source de douleur lorsqu'il est insatisfait, source de plaisir lorsqu'il est comblé. Alors ne peut-on penser que le désir d'impossible, n'entraînant que déception et frustration, c'est-à-dire malheur, serait à bannir ? Pourtant, qui n'a jamais rêvé d'immortalité ? Ou de devenir milliardaire ? Le désir d'impossible, en ce sens, ne serait-il pas au cœur du désir, comme excédant le besoin ? Sommes-nous pour autant tous condamnés à une vie de détresse et d'échecs permanents ? Convoiter ce qui est hors de notre portée n'aurait-il aucun sens ? Le désir d'impossible ne serait-il qu'un fantasme destructeur ? Ne peut-il, au contraire, constituer le moteur de notre existence, en lui donnant un sens ? Tout au long de sa vie, l’homme désire et espère toujours satisfaire ce désir. Ainsi, Le pourquoi indique que l'on désire nécessairement ce qui est impossible. « Désirer » est tendre vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir c’est-à-dire que l'objet (ou un sujet, une situation, un état) de désir soit hors d'atteinte donc de nos limites. D’autre part, " impossible " est relatif, ce que nous considérons, nous, comme impossible à obtenir (pas dans l'absolu). Désirer l’impossible serait donc dans la nature de l’homme : le plaisir de désirer en particulier l’inaccessible mais si on parvient malgré tout à l’obtenir, l’impossible deviendrait possible et il n’y aurait alors plus d’intérêt. N’est-ce pas paradoxal que l’homme destine ses désirs à l’impossible, ce qui ne pourra le satisfaire ou bien est-ce une alternative pour avancer, progresser et repousser ses limites ? Dans un premier