Dans cette préface de Pierre et Jean intitulée « Sur le Roman » et publiée en 1887, Maupassant plaide le roman en général. En premier lieu, il insiste sur le fait que le critique se croit autorisé à édicter les critères du roman alors qu’il n’existe aucune règle imposée pour en rédiger un et, qu’en outre, il n’a pas à juger un roman selon ses propres goûts mais selon les valeurs artistiques de l’œuvre. En second lieu, l’auteur affirme que le plan du roman est construit en fonction du dénouement, afin de satisfaire au mieux le lecteur. Ensuite, il révèle que le romancier réaliste ne cherche pas à séduire le lecteur mais qu’au contraire, il veut exposer la vérité afin de faire réfléchir ce dernier. De plus, l’habilité de l’auteur réaliste est énoncée, en effet, elle se résume à éliminer les événements inutiles et de mettre en valeur les plus essentiels « qui donnent au livre sa portée, sa valeur d’ensemble ». Puis pour démontrer au lecteur la vérité, cependant de façon artistique, Maupassant atteste que le romancier « devra n’employer que des faits d’une vérité irrécusable et constante ». Les écrivains réalistes appliquent la règle : « Rien que la vérité et toute la vérité ». Apres cette théorie, il émet l’idée que l’artiste doit choisir un thème pour composer son œuvre et qu’il ne prendra donc que certains détails de la vie pour compléter son sujet. Ensuite, il nous fait comprendre que chaque auteur relate les faits à sa manière et selon son tempérament. Certains, les plus talentueux, décrivent une illusion de la vérité dont les ingrédients et l’apparence sont convaincants pour le lecteur. De plus, Maupassant distingue deux romans. D’une part, il évoque le roman d’analyse pure où l’auteur se met dans la peau du personnage pour analyser son état d’esprit au cours de l’histoire. D’autre part, il mentionne le roman objectif où l’auteur donne au lecteur « la représentation exacte de ce qui a lieu dans la vie » et fait « passer sous nos yeux les personnages et les