Presentation ppt sur les contes
Quand les gens ne savent pas quoi faire avec un problème, ils effacent le mot qui le désigne. Et voilà.
Ils ont déjà tenté la chose avec aveugle, sourd, handicapé. Pour fif, on comprend un peu leur idée, mais pour ces mots-là qui désignent des personnes avec un handicap, il n'y a rien à comprendre, sauf peut-être qu'il faut voir dans l'hyper-correction du langage une extension de l'hyper-moralisation de la société. Oui, je sais, on parle plutôt de l'hyper-poubellisation de la société. Vous devriez mieux
y regarder.
Bref, on a remplacé aveugle, sourd et autres handicaps, et même tout récemment décrocheur, par d'autres mots ou groupes de mots qui, pathétiquement, désignent exactement la même réalité, forcément ! La substitution se fait avec un certain succès parce que les gens ont autre chose à faire que de s'obstiner pour des niaiseries. Malentendant, dites-vous ? OK, malentendant. Persévérance, dites-vous ? OK, persévérance, pas décrochage.
Parfois, si ce n'était le refus de rejoindre le troupeau des bien-pensants, on serait presque d'accord avec le changement. Mongol, tenez. Mongol, dans le sens de mongolien et mongolisme. C'est devenu une insulte, le plus souvent amicale, mais une insulte quand même : t'es bien mongol, fais donc pas le mongol, etc.
Notez que «ne fais pas le fou» passe très bien. Fou n'a, curieusement, jamais été dans la ligne de mire des flics du langage. Comme nègre, tiens. Qui n'était pas une insulte. Qui l'est devenue dans la bouche des racistes. Je ne vois pas pourquoi je laisserais aux racistes - et aux bien-pensants qui les rejoignent dans leur désir d'épuration -, je ne vois pas pourquoi je les laisserais décider que