Pricesse de clèves
L’importance que la narratrice donne à l’aspect historique provoque une hésitation chez le lecteur qui ne sait s’il se trouve dans roman historique ou un roman sentimentale. Or, c'est un roman historique : par la présence de figures historiques du XVIe siècle, par la peinture des mœurs (qui sont en fait celles de la cour de Louis XIV), l'entrelacement de l'Histoire et de l'histoire se faisant non sans discontinuité. C'est, enfin, donc, un roman classique par la brièveté de l'action et la moralité. L’incipit de l’ouvrage se caractérise par l’abondance de repères historiques qui donnent à lire un roman de ce genre.
Un roman prend pour toile de fond un épisode majeur de l’histoire tout en mêlant des personnages fictifs.
D’abord, l’intrigue du roman se déroule « dans les dernières années du règne d’Henri second » (l. 2,3) roi de France de 1547 à 1559.
L’existence de ce Roi a été marquée par la présence de deux femmes. « Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois » (l. 4,5) qu’avant d’être sa maîtresse, était maîtresse de son père, le roi François premier ; « les couleurs et les chiffres de Mme de Valentinois paraissent par tout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir Mlle de la Marck, sa petite fille, qui était alors à marier » (l. 12-15). En effet, cette duchesse s’avait emparé de l’amour total du roi puis que cette passion avait « commencé il y [a] plus de vingt ans » (l. 5-6).
En suite, Catherine de Médicis (1519-1589), devenue Reine de France en 1533, était réputée pour son esprit, son sens politique et son humeur ambitieux qui « lui faisait trouver une grande douceur à régner » (l. 24-25). « Cette princesse était belle, quoiqu’elle eût passé la première jeunesse ; elle aimait la grandeur, la magnificence, et les plaisirs. » (l.17-18). Italienne de naissance, « le Roi l’avait épousée lorsqu’il était encore duc d’Orléans » (l. 19).
L’épouse du Roi, exercée pleinement sa fonction de Reine de