Printemps arabe
RELATIONS INTERNATIONALES – GÉOPOLITIQUE
Le printemps arabe : les conséquences l’après (3)
Événement majeur de l’année écoulée, le printemps arabe (dont le nom même fait débat (révolution(s) arabe(s) ?) constitue un mouvement d’importance avec la chute de régimes en place depuis quelques décennies. Nous nous interrogeons maintenant sur les conséquences, avec toutes les limites qu’impose le faible recul.
Sur le plan international
– Les mouvements d’opposition ont systématiquement repris des drapeaux nationaux (actuels, ou antérieurs, comme pour la Syrie) : le cadre national est bien le cadre de ces révolutions, qui finissent de confirmer l’État-nation dans ses frontières postcoloniales. En même temps, et sans contradiction :
– On assiste à l’émergence d’une nouvelle conscience arabe, fondée sur la fierté d’une action similaire (avec notamment des circulations de slogans), même si ce n’est plus le panarabisme du xxe siècle, et ses leaders emblématiques comme Nasser.
– L’Union du Maghreb arabe a une popularité renouvelée, dans un cadre démocratique. – L’AKP (Adalet ve Kalkınma Patisı / Parti pour la justice et le développament) apparaît comme un modèle qui renforce prestige et champ d’action d’une Turquie « turcocentrée » sous Kemal et ses successeurs : le Turc, vu sous le prisme de l’indépendance arabe des années 1920, était vu comme
Autre. Aujourd’hui, Istanbul apparaît comme un modèle musulman possible.
– Israël en sort plus isolée : Après une période de paix froide (traités de paix ou armistice de facto) avec des voisins dont les régimes étaient connus, et même si aucun gouvernement n’envisage une rupture de traités de paix, la coopération sera plus difficile avec des gouvernements plus sensibles aux opinions publiques pro-palestiniennes. La Turquie de l’AKP a, par exemple, mis fin à cette alliance.
– Si le régime syrien tombe, l’Iran perd son seul véritable allié régional
(l’Arménie n’étant pas dans le monde arabe), d’où des