Le mythe que raconte Protagoras démontre clairement la différence entre les hommes et les animaux. Alors que les animaux sont privés de toute parole et de raison, les hommes possèdent ces deux qualités. Celles-ci viennent compenser l'omission faite par Épiméthée dans la répartition des traits naturels. En effet, toutes les propriétés naturelles avantageuses pour la survie ayant été distribuées aux animaux, les hommes ont alors hérité de la technique du feu et de toutes les autres techniques. Ces différences placent l'homme dans une situation externe à l'harmonie et l'équilibre qui règnent dans le reste du monde animal.

Les relations qu'entretiennent les hommes entre eux et avec le monde animal sont toutes les deux conflictuelles. Le premier conflit qui est interspécifique, oppose les animaux aux hommes. En effet, malgré la technique, les hommes sont des cibles potentielles pour les animaux, menaçant ainsi leur espèce d'extinction. La peur d'un tel anéantissement va engendrer les cités. Mais leurs cités ne sont que des rassemblements d'individus unis par la peur des animaux. De telles cités sont, tout au plus, des refuges contre les animaux qui sont un danger pour les hommes. Ce premier conflit en cause un second. Ce dernier est intraspécifique, puisqu'ils opposent les hommes entre eux. En effet, par nature les hommes ne pensent qu'à eux-mêmes et par ce fait cela entraîne de la violence entre eux. À cause de ce conflit intraspécifique, ils sont alors confrontés à choisir entre deux alternatives dont aucune n’est avantageuse. Soit ils subissent les torts des autres hommes , soit ils deviennent les victimes des bêtes puisqu'ils « se dispersaient à nouveau et périssaient » (p.87 322b-323a). Ce qui les ramène au premier des conflits.

Pour survivre l'homme doit impérativement choisir l'option la moins dévastatrice pour son espèce. Alors, ils sont forcer d'admettre que le plus grand des dangers ce ne sont pas les hommes, mais bien les animaux. Mais, il leur