Racine
Après le succès rencontré par Esther, Racine publie Athalie en 1691, une nouvelle pièce à sujet biblique pour les pensionnaires de Saint-Cyr, l'institution dirigée par Madame de Maintenon.
Athalie, veuve du roi de Juda, gouverne le pays et croit avoir éliminé tout le reste de la famille royale. Elle a abandonné la religion juive en faveur du culte de Baal. En fait, son petit-fils Joas a été sauvé par la femme du grand prêtre. Contrairement à Esther, Athalie est une vraie tragédie en cinq actes. Les chœurs ne sont présents qu'à la fin de chaque acte. Au lieu d'affaiblir l'action, ils lui donnent une dimension poétique et spirituelle.
Racine atteint avec Athalie la grandeur des tragédies grecques qu'il connaît très bien. Il y joint, dans certains discours de Joad, le souffle des prophètes bibliques. Dieu apparaît sous un jour terrible. Des auteurs modernes comme Roland Barthes dénoncent le caractère fanatique de Joad et son langage très violent, tandis qu'Athalie est plutôt tolérante en matière religieuse. Ce n'est bien sûr pas le regard que l'on portait sur ces personnages à l'époque où Louis XIV, devenu très dévôt sous l'influence de Madame de Maintenon, persécutait les protestants et les jansénistes après avoir révoqué l'Édit de Nantes.
Athalie fut victime de l'opposition des moralistes lors de sa création. Opposés au théâtre en général, ils s'indignaient qu'on fasse jouer une pièce, même à sujet élevé, par les pensionnaires d'une institution pieuse. Représentée sur les scènes publiques après la mort de Madame de Maintenon, Athalie n'a jamais fait partie des pièces les plus populaires de Racine alors que Voltaire y voyait « peut-être le chef-d'œuvre du genre humain ».
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Résumé de la pièce Athalie
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