Radeau de la méduse géricault
Cependant, dans la France de la restauration, Géricault va se démarquer du style académique et ouvrir la voie à une nouvelle peinture. Son tableau Le radeau de la méduse, exposé au Salon de 1819, va heurter la sensibilité des spectateurs et deviendra la toile emblématique des jeunes peintres de son époque.
Nous verrons dans une première partie que l’innovation de cette toile tient précisément à son sujet, avant d’étudier dans les deux parties suivantes ce qui en constitue la profonde originalité, à savoir l’entremêlement des thèmes antithétiques de l’espoir et du désespoir dans une vision frénétique et presque hallucinée. 1) Géricault enracine son art dans la réalité du temps présent
Géricault était à l’affut d’évènement frappants et actuels susceptibles d’offrir matière à sa peinture, cela dans le but de donner à des sujets du monde moderne la dignité de sujets historiques.
Le refus des sujets traditionnels de la peinture d’Histoire
Le fait-divers qu’il retient est celui du naufrage du navire de tête d’un convoi, la Méduse, amenant au Sénégal des soldats et des colons. Ce désastre a pour origine l’incompétence du capitaine, un noble émigré avec les bourbons. Les efforts du gouvernement pour occulter les témoignages des rescapés donne à l’affaire une dimension politique, et Géricault recueillera justement ses informations directement auprès d’un des survivants.
Un fait-divers qui symbolise la condition humaine
Mais le tableau ne constitue pas une œuvre de propagande antigouvernementale, d’ailleurs Géricault l’intitule, quand il l’expose, Radeau. Au-delà de la description d’une situation précise le peintre renvoie à l’existence