« Le nom du monde était souffrance. J’avais cessé de bouger, cessé de lutter. J’utilisais l’ultime parcelle de force qu’il me restait. Je m’adossais aux barreaux rouges. Si la réflexion s’appuie sur le doute, l’instant du choix s’éteint. »

Aaron, sa journée de cours finie, prit le chemin du retour vers chez lui. Alors qu’il marchait tranquillement sur un pont. Il trouva une lettre par terre. Sur cette lettre, il y a avait écrit « Papa. » Il s’assit contre le rebord de la passerelle et commença sa lecture :
« Je m’appelle Luna. Mon histoire n’aura surement aucun sens à vos yeux mais croyez moi, je n’invente rien.

Je m’éveillai. Ma vision était floue. Je ne me souvenais de presque rien. Dans ma tête, les différentes scènes défilaient. Toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Cette soirée où tout avait commencé. Avec difficulté, je m’assis sur le canapé. Ma tête me faisait mal. Des personnes étaient allongées par terre. Sur la table, toute la soirée se résumait : bouteilles vides, traces de cocaïne, mégots de cigarettes et autres substances illicites, dont il vaut mieux, que je ne parle pas. J’essayais de me ressaisir. Je posai mes mains sur les bords du canapé et m’apprêtais à me lever. Mes jambes ne résistèrent pas. Je m’écroulai par terre. Les aiguilles de l’horloge, posée délicatement sur le buffet, défilaient comme si les minutes n’étaient plus que des secondes. Je refermai les yeux.
Après quelques temps, je les rouvris. Je ne savais pas combien de temps s’était écoulé depuis que je m’étais rendormie. Je crois bien que j’avais perdu la notion du temps. Je rassemblai mes ultimes ressources, et après de longs efforts je réussis enfin à me tenir debout. M’appuyant fortement aux murs de la pièce, j’atteignis avec difficultés la salle de bain. Dans la glace, je pus apercevoir mon visage. Quiconque m’aurait vu, se serait enfuit je crois. Mon maquillage avait coulé, mes yeux étaient entourés de noirs. J’avais d’immenses cernes qui descendaient