Regrets sonnet 31 du bellay
Dans ce poème extrait du recueil Les Regrets composé de 191 sonnets en 1558 à son retour en France, Joachim du Bellay, profondément déçu par son séjour à Rome exprime sa nostalgie du pays natal. Comme pour tous les intellectuels humanistes de son époque, l'Italie représente pour lui un lieu de pèlerinage où chacun cherche à retrouver les traces des grands penseurs de l'Antiquité.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage Ou comme celui-là qui conquit la Toison, Et puis est retourné plein d’usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m’est une province, et beaucoup d’avantage ?
Plus me plaît le séjour qu’on bâti mes aïeux Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine,
Plus mon Loire gaulis que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur angevine.
La Renaissance est une période durant laquelle artistes et écrivains redécouvrent l'Antiquité. L'énoncé du sonnet de du Bellay renvoie à cette époque reculée. En effet, il fait référence à des épisodes mythologiques tels que l'Odyssée dans le bassin méditerranéen du Grec Ulysse ou du Grec Jason pour conquérir la Toison d'Or, mais aussi à des vérités historiques comme l'étendue et la grandeur de l'empire romain. Ces marques de l'Histoire