Representer le peuple
La fresque historique intitulée « l'été de la révolution » réalisée par Lazare Iglesis avec Bruno Cremer débute le 5 mai 1789 avec la réunion des états généraux. On peut considérer que, avec ses qualités et ses défauts, les états généraux de 1789 sont l'aboutissement de la représentation du peuple sous l'ancien régime. Au-delà d'en être l'aboutissement, on peut aussi considérer qu'ils ont été le point de départ de la démocratie en France en ce sens que les députés du tiers ont fait voler en éclats le protocole par leur refus symbolique de se découvrir devant le roi et par leurs prises de parole intempestives. Mais qu'entendons-nous au juste par « représenter le peuple » ? Représenter est le fait pour une personne ou une assemblée d'agir légitimement au nom d'une ou d'un ensemble de personnes plus large. C'est le principe de la députation. Le peuple est ici à considérer au sens large du terme ; en oubliant toute forme de classification qui ait pu être en vigueur jusqu'alors (clergé, noblesse, tiers état ou autre). Il est intéressant ici de faire référence à Sieyès qui englobe dans le tiers état toute la société, ceux qui s'en excluent n'ayant pas le droit de cité. Toute partition sociale n'a alors plus lieu d'être.
Considérer la période qui s'étale entre le début des états généraux - pour les raisons que nous avons vues plus haut - et le 18 brumaire An VIII est pertinente pour considérer au mieux ce moment crucial qui voit la France mettre son premier pas en démocratie. L'enjeu est considérable car on passe d'une souveraineté de droit divin à une souveraineté nationale. Le peuple prend en main son destin et il n'est plus guidé selon le bon vouloir de son roi et son instrument en sera, entre autres, l'élection. C'est un peu en ce sens que l'historien allemand Koselec dira que la France tourne le dos à son passé en se dirigeant résolument vers l'avenir . La représentation du peuple est un passage obligé dans le processus