La Seconde Guerre mondiale est sans conteste le conflit le plus violent et meurtrier de l’Histoire de l’humanité. On a cru pendant un moment que le communisme pourrait être une sortie honorable pour l’humanité, mais malheureusement les tenants de la doctrine l’ont corrompue en l’amenant de plus en plus vers le totalitarisme. Pour n’importe quelle civilisation, de tels conflits donnent souvent lieu à des remises en question et de ces questions, naissent de nouveaux courants de pensées. Existait-il une raison valable qui justifiait toutes ces atrocités? De l’absence de réponse à cette question naît le théâtre absurde, qui tente de traduire le malaise existentiel qui plane à cette époque. Eugène Ionesco est une figure emblématique de ce courant. Ayant lui-même été témoin de la Garde de Fer en Roumanie, mouvement nationaliste qui exista de 1927 jusqu’au début de la Seconde Guerre il présente ``Rhinocéros`` en 1959. Une pièce qui se veut une dénonciation du totalitarisme, plus particulièrement du dangereux phénomène de massification et ce, autant par le contenu que la forme. Il aborde le conformisme par l’exagération de l’innocence des personnages qui gravitent autour de Bérenger le personnage principal. Et il amène l’idée d’intégration aux normes par la forme contextuelle du texte.

Tout d’abord, nous allons nous pencher sur le contenu de la pièce et voir comment Ionesco aborde le danger de la massification à travers les personnages. Premièrement, on considérera la progression de l’arrivée des rhinocéros dans le décor. En effet, dans le premier acte on fait mention de deux rhinocéros et comme on pourrait s’y attendre, cela suscite une très grande surprise chez les personnages. Peu à peu, on constate que la ``contamination`` s’accélère. Au deuxième acte, ``on s’y habitue…plus personne ne s’étonne des troupeaux de rhinocéros parcourant les rues à toute allure.`` (p.139) Il est trop tard pour agir, la ``rhinocérite`` est endémique et personne n’y fait quoique ce soit.