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Le roman et le film comblent donc par la fiction l’histoire implicite que contient (ou résume) le portrait : la technique picturale de Vermeer (dont on évoque l’usage de la camera obscura) ne peut être séparée de son modèle humain, et l’humanité de ce modèle ne se donnerait que par la reconstruction narrative. Le portrait condense une histoire muette, parfaitement hypothétique, dont les indices s’offrent à notre regard et à notre sagacité.
Quels seraient ces indices ? Tout d’abord l’anonymat de la jeune fille représentée qui exprimerait un statut social indéfini, voire modeste. Ensuite, la chevelure dissimulée par un « turban » révèle un signe socialisé de discrétion, de pudeur à connotation religieuse (la majorité de Delft est protestante), voire de servitude (songeons au tableau intitulé « La Laitière »). La perle (unique), elle, formant un point lumineux dans une zone obscure, introduit un bijou, donc un raffinement, un luxe qui contraste avec la simplicité de la jeune fille. Enfin, cette même perle introduit une élégance féminine, une parure, un souci