Risque systemique
La crise financière récente pose avec acuité la question de la prévention et de la gestion du risque systémique. La notion de risque systémique n’est pas nouvelle, elle recouvre des problématiques anciennes comme celle de l’existence d’un prêteur en dernier ressort. Mais l’analyse du risque systémique lié aux comportements des institutions financières relevait principalement jusqu’ici de la sphère académique, sans réelles déclinaisons en matière de régulation financière. L’ampleur des conséquences de la crise du subprime sur la sphère financière et l’économie réelle a replacé le risque systémique au coeur des travaux internationaux de régulation financière. Le G20 de
Pittsburgh s’est ainsi engagé à définir d’ici fin 20101 des mesures spécifiques de prévention et de résolution de crise pour les institutions financières systémiques.
L’identification du risque systémique suppose de définir la crise systémique. A défaut d’une définition académique largement reconnue, les différentes enceintes internationales ont travaillé à une définition commune2 : la crise systémique est une rupture dans le fonctionnement des services financiers (i) causée par la dégradation de tout ou partie du système financier et (ii) ayant un impact négatif généralisé sur l’économie réelle. Le risque systémique est donc le risque de matérialisation de cette rupture dans le fonctionnement des services financiers susceptible d’affecter l’ensemble du secteur ainsi que l’économie réelle.
Le risque systémique peut également être appréhendé à travers la notion d’externalités négatives. On parle d’externalités négatives pour qualifier une situation dans laquelle l’activité d’un agent économique a un impact négatif sur la situation d’un autre agent sans que le premier supporte les dommages engendrés au second. A l’échelle du secteur financier, le risque systémique correspondrait donc aux coûts que fait supporter le secteur financier à