Roses guerrières de guillaume apollinaire
Poèmes à Lou Apollinaire était un apatride ; voulant défendre la France qui l’avait accueilli, il s’est engagé volontairement à 35 ans dans l’artillerie ; il a été blessé puis trépané (il est mort de la grippe espagnole la veille de l’armistice). Au début de la guerre, il était l’amant de Louise de
Coligny-Châtillon, à laquelle il a adressé une foule de poèmes. Il s’agit presque exclusivement …afficher plus de contenu…
Jusqu’ici, il s’agit d’une supplique à la patrie qu’il a choisie : « Embaume tes amants »… L’ambiance angoissante des deux quatrains change au premier tercet. La pluie, la « douce pluie » « apaise le mal », arrête l’attaque par le « musicien masqué » et son « effluve fatal ». C’est la pluie, en effet, qu’espéraient les Poilus, la pluie qui dissipait les gaz et …afficher plus de contenu…
Ces deux poèmes ont été écrits ensemble avec un mauvais crayon sur un mauvais papier sous une mauvaise lumière et dans une ambiance désastreuse. Quelle relation faut-il y voir ?
Rappelons les mots de la fête dégénérée à la fin du premier poème :
« terrible alcool filtré », « les obus pleurent ». Se pourrait-il que ces fusants (il s’agit d’obus explosant en vol) contiennent des gaz de combat ? Se pourrait-il que la fin du premier poème annonce le combat du deuxième ? Peut-on imaginer que le poète qui se promène « dans le parc abandonné » rentre précipitamment se mettre à l’abri, « masqué sur son grabat » ?
Il s’agirait alors de la même histoire. Le début conduit à l’épuisement moral du soldat dans sa promenade nocturne, la fin à sa survie