Rédaction
Je l’observais depuis quelque temps. Chaque jour, chaque matin, chaque soir, il avait cet air si las, si affligé. Que ce passait-il dans la vie de ce malheureux ? Parfois, j’éprouvais de la honte à la vue de celui-ci. En effet, j’étais fortuné, je portais de beaux habits et surtout j’avais un métier grâce auquel je pouvais vivre,sans me soucier le moins du monde de ce que j’allai manger le lendemain ou comment j’allai subvenir aux besoins de ma familles. J’étais directeur d’une usine de porcelaine et étais à la tête d’une cinquantaine d’ouvriers. Mon métier me convenait pleinement. En revanche cet homme était différent. Tout d’abord, il était de couleur noire et était certainement plus jeune que moi d’une dizaine d’années. Il était vêtu de vêtements souillés et avait cette apparence si négligée avec sa barbe naissante et son chapeau troué. Par ailleurs, il ressemblait étrangement à l’un de mes ouvriers du nom de Boubacar Diop. C’était un grand africain très robuste.
Un matin, je décidai de suivre l’homme. Je partis ce jour-là à pied et après quelques minutes de marche je parvins à sa destination. Il rentra dans une petite usine de savon dont le propriétaire était un ami. Je me sentais tellement mal à l’aise, je me sentais espion à épier les faits et gestes de cet homme qui m’étais en fait inconnu. Je n’avais pas été au travail et avait menti à ma femme pour suivre cet homme. Pourquoi avais-je fais ça ? Je ne savais point. Qu’est-ce qui m’avait conduit et guidé à lui ? Etait-ce le destin ou même le hasard ? Je ne savais toujours pas mais j’avais une sorte d’objectif ,de but que je devais malgré moi atteindre. Un instant, je fus tenté d’abandonner, de faire demi-tour et de rentrer chez moi. Mais au moment de me retourner, je me rendis compte que j’avais menti à ma femme. Elle devait certainement me croire au travail comme d’habitude.
Je décidai finalement d’aller prendre un café en face de la petite fabrique en attendant que l’homme noir