Charles Juliet, Lambeaux
Récit autobiographique

Prologue

Le narrateur s’adresse à sa mère naturelle. Il brosse le portrait d’une femme désespérée et incomprise qui évolue dans l’univers hostile de la campagne. Par l’écriture, le narrateur veut faire revivre celle qu’il n’a jamais connue.

Partie I

La mère naquit à la campagne où sa position d’aînée la contraignait à assumer la gestion des tâches agricoles. L’école est pour elle un exutoire à la difficulté de sa vie. En dépit de ses excellents résultats, elle ne put continuer ses études. Les travaux agricoles rendaient sa présence indispensable à la ferme familiale. La jeune femme se résigna à cette vie rustre et sans joie.
Quelques événements insignifiants viennent ponctuer la monotonie de son existence.
Un jour, un colporteur passe à la ferme : cette visite est l’occasion pour la jeune femme de découvrir son pouvoir de séduction.
Une autre fois, elle découvre dans le grenier de sa voisine une Bible. La lecture du livre sacré est l’occasion pour elle de s’interroger sur le sens de son existence et d’expérimenter une certaine émulation intellectuelle.
Mais sa bonne volonté est contrariée par la mesquinerie et l’ignorance crasse du monde paysan. Accablée par un sentiment de solitude, la jeune femme rêve de fuir cet univers qu’elle exècre et qui la consume peu à peu.
Un dimanche d’automne, alors qu’elle se promène dans les bois, elle rencontre un jeune étudiant parisien. Le jeune homme devient le confident de la mère, qui enfin trouve le courage de s’exprimer. Elle s’éprend de lui et découvre une joie de vivre inouïe. Mais hélas, son bonheur tourne au tragique : un jour d’orage, les deux jeunes gens rentrent chez eux trempés. Depuis ce jour, le jeune homme ne paraît plus. Inquiète, la jeune femme s’informe et découvre que son aimé est mort des suites d’une tuberculose. Bouleversée, elle s’enferme à nouveau dans le mutisme.
La vie reprend son cours à la ferme. La jeune femme accueille avec