Jean-Jacques de Montmiraille Paris, 15 juillet 1818
69 avenue Haussman
75000 Paris

Cher Majesté,

Je vous remercie de tout mon cœur de m'avoir gracié. Je me souviendrai toute ma vie de ce jour où le geôlier m'a tendu cette lettre. J'ai cru tout d'abord que c'était la confirmation de ma condamnation à mort. Mais lorsque je l'ai ouverte, et après l'avoir lue, j'ai pleuré comme un enfant à Noël qui reçoit son cadeau. Mais, pour avoir vécu tout cela, je voudrais vous énoncer une critique. Tout d'abord, je ne suis pas très favorable à la peine de mort – vous vous en doutez après ce que j'ai vécu. Ce que je trouve regrettable, c'est de laisser les condamnés pendant plusieurs semaines se noyer dans leurs pensées, se voir déjà devant la guillotine. Je pense que c'est mieux, pour un homme, de ne pas trop attendre pour trépasser.

La peine de mort est la pire sentence qu'une personne puisse subir. Je pense que cette peine devrait être abolie. Je vous le demande: abolissez la plus lourde des sentences et pensez que la prison à perpétuité et déjà bien assez conséquente pour un homme. Par ailleurs, lorsque le condamné va se faire trancher la tête, il voit des dizaines et des dizaines de personnes rirent. On croirait qu'ils vont assister à un spectacle. Même de jeunes enfants sont là, et ne réalisent pas qu'une tête va tomber, aujourd'hui même, devant leurs yeux. C'est cela je pense qui me fait le plus mal. Ce serait mieux, pour le prisonnier de faire cela caché de tout le monde, à l'abri des regards indiscrets, juste avec la famille, pour garder un esprit libre. De plus, je trouve que la justice de nos jours est trop sévère. Parfois de pauvres innocents sont envoyés en prison pour rien.

C'est pour cela que je vous prie de bien vouloir prendre en considération ma requête.

M. De