Sanofi-aventis
Coup de théâtre chez Sanofi-Aventis. Le numéro quatre mondial de la pharmacie a annoncé mercredi dernier le remplacement de son directeur général, Gérard Le Fur, par Chris Viehbacher, l'actuel président de GlaxoSmithKline aux États-Unis. Le marché s'est emballé. Le titre a repris 10 % de sa valeur en deux séances. Les investisseurs saluaient ainsi le départ d'un patron effacé et l'arrivée d'un homme de talent, qui connaît l'international et les arcanes de la « communication ». Le mot est jeté.
En 18 mois de présence à la tête de Sanofi Aventis, Gérard Le Fur n'a pas réussi à convaincre, malgré les bonnes performances du groupe. Sanofi Aventis affiche tous les signes d'une entreprise en bonne santé malgré le couac Acomplia, une molécule « miracle » contre l'obésité interdite de séjour sur le territoire américain. Le groupe est l'un des plus rentables du secteur, avec 7 milliards d'euros de bénéfices pour un chiffre d'affaires de 28 milliards d'euros. Mais la sanction est tombée car son avenir inquiète. Le titre a perdu le tiers de sa valeur durant la période Gérard Le Fur. C'est plus que la plupart de ses concurrents, pourtant confrontés aux mêmes difficultés : la baisse du prix des médicaments, les arrivées en masse des génériques, le durcissement des autorisations de mise sur le marché de nouveaux traitements.
Les investisseurs ne comprennent pas sa stratégie, alors que 34 % de son chiffre d'affaires va tomber dans le domaine public dans les quatre ans. Chris Viehbacher va donc devoir rassurer et surtout expliquer. Avant d'« internationaliser » le groupe, de lourds chantiers attendent le dirigeant canado-allemand. Âgé de 48 ans, il a passé la moitié de sa vie dans le secteur de la pharmacie avec des postes à grande responsabilité en France il parle très bien français , en Europe et aux États-Unis. Dès son arrivée le 1er décembre, il aura