Séquence 5 texte 1:

Les années 1950, ont vu naitre, en réaction au théâtre réaliste et conventionnel qui était prisé alors, le théâtre de l'absurde ou anti-théatre. Anti-théatre, qu'Eugène Ionesco illustre avec brio dès sa première pièce, "La cantatrice chauve". Sous titré "anti-pièce", la cantatrice chauve est une parodie du théâtre de boulevard, du théâtre Petit-Bourgeois; c'est une pièce qui fait éclater les conventions du théâtre réaliste tout en se moquant du genre, qui se moque aussi de toute tentative de communication, et par la même, de la vacuité des échanges sociaux et de la vacuité de l'être huais. Si ses pièces font rire, c'est pour libérer l'Homme de sa solitude et du ridicule de sa condition d'humain. Ayant besoin d'un nouveau verbe pour refaire le théier, alors lieu de parole par excellence, Ionesco c'est livré à une destruction du langage, a une dislocation du mot et de la phrase, a un jeu comique sur le langage. Le dialogue se transforme en une accumulation de répliques coupées du réel, qui pour la plupart reproduisent le modèle sentencieux de la maxime et du proverbe. Les personnages débitent mécaniquement des phrases qui semblent asséner des vérités définitives, mais qui ne sont plu que des énoncés vide de sens. On assiste ainsi à une véritable implosion du langage. Nous analyserons d'abord comment se met en place cette implosion par le biais de la sentence et du travail sur la syntaxe, les sons et les mots, puis nous étudierons le caractère tragique de ce jeu de messagerie verbale.
Montrez comment le langage transforme la comédie en véritable jeu de massacre.

I/ Un langage impersonnel:

A - Depersonalisation de la parole:

Parole dépersonnalisé par l'emploi du présent de vérité générale : l1 ou l40, signifie qu'on ne se repère pas ni dans le temps, ni dans l'espace, la parole dite est universelle. Nous notons ces phrases qui déjà en elle même n'ont aucun sens, on peut aussi noter que les réponses n'ont aucun sens. L1 présent de