Similitudes et différences entre les trois phases du cubisme
Le cubisme (1907-1914, pour sa période la plus représentative) est un courant de peinture révolutionnaire et déterminant du début du XXème siècle. Il est communément admis d’en distinguer trois « sous-périodes », définies par le marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979), acceptées ensuite par la majorité historiens de l’art : le cubisme « cézannien » (1907-1908), « analytique » (1909-1911) et « synthétique » (1912-1925). Elles naissent de l’observation du travail réalisé par les créateurs du mouvement, Pablo Picasso (1881-1973) et George Braque (1882-1963) : les « peintres de la rue Vignon », appelés ainsi en rapport avec l’adresse de la galerie de Kahnweiler avec qui ils étaient liés. C’est donc sur les œuvres de ces deux peintres fondateurs que ce travail porte, parce que ce découpage ne vaut que pour eux. Il est difficile en effet d’y impliquer ceux qui se sont « rattachés » au mouvement, qui se sont inspirés des tableaux de Braque et Picasso (très peu vus à cette période, les deux peintres ayant conclu avec Kahnweiler un contrat d’exclusivité, mais dont l’influence fut colossale). En effet, les autres peintres cubistes ont développé des interprétations personnelles des fondements du mouvement et ont pris la liberté, volontaire ou non, ponctuelle ou non, de s’en éloigner.
Rompre avec un courant (l’impressionnisme, puis le postimpressionnisme) et les règles qui le régissent implique de se retrouver dans de nouvelles pistes novatrices qui à terme deviendront de nouvelles « normes » du courant établi, en l’occurrence ici celles du « cubsime orthodoxe », qui sont pour partie les prolongements des principes initiés par Paul Cézanne (1839-1906). En effet, dès 1887, Cézanne, en renonçant au caractère fugitif de l’impressionnisme, intellectualise sa manière peindre en proposant une « synthèse », sur une même toile, des diverses sensations éprouvées devant la nature. Ainsi, il initie la