Sonnet cclxiii" extrait de mépris de la vie et consolation contre la mort
Extrait étudié :
Mortel pense quel est dessous la couverture
D'un charnier mortuaire un corps mangé de vers,
Décharné, dénervé, où les os découverts,
Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :
Ici l'une des mains tombe de pourriture,
Les yeux d'autre côté détournés à l'envers
Se distillent en glaire, et les muscles divers
Servent aux vers goulus d'ordinaire pâture :
Le ventre déchiré cornant de puanteur
Infecte l'air voisin de mauvaise senteur,
Et le nez mi-rongé difforme le visage ;
Puis connaissant l'état de ta fragilité,
Fonde en Dieu seulement, estimant vanité
Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
Jean-Baptiste Chassignet (1570? - 1635?), Le Mépris de la vie et consolation contre la mort.
Proposition de corrigé :
Introduction :
- Il s’agit d’un poème écrit par Chassignet, homme de loi catholique qui a vécut entre 1571 et 1635. Il est extrait de Mépris de la vie et consolation contre la mort, qui est son unique oeuvre.
- La vie est vue comme un passage avant la mort. L’auteur souligne la fragilité de l’existence humaine dans un paysage naturel changeant par le biais d’une structure argumentative, persuasive, au service de la chrétienté.
I . Volonté argumentative
II . Aspect de mouvement comme principe du monde humain
III . Une incatation rassurante
I. VOLONTE ARGUMENTATIVE POUR L’AFFIRMATION D’UN MENSONGE
A . Structure argumentative
" preuve " : semble vouloir prouver quelque chose
Le 2eme quatrain est un parallélisme (même construction) : volonté didactique certaine
Connecteurs logiques argumentatifs " toutefois " " aussi " = ils amènent l’exemple après 2 arguments dans le quatrain - " nous " : volonté d’être cru du lecteur, entraîne le lecteur dans la croyance de celui qui s’exprime
Répétitions anaphoriques régulières : valeur persuasive
B. Une vérité troublante : la vie est un passage
Tout le système