Sonnez, sonnez toujours clairons de la pensée...
La situation du texte
Ce texte est une poésie, un extrait inspiré de la Bible et que l'on peut trouver au début du recueil de poèmes épiques Les Châtiments, de 1853.
Cette poésie écrite le 19 mars 1853, à Jersey durant l'exil de V.Hugo, retrace un épisode de la vie des Hébreux, raconté dans l'Ancien Testament.
Le plan du texte
Le texte est découpé en sept moments, marqués par "au premier tour", "au second tour", etc, qui correspondent à chacun des passages que font les soldats autour des murailles de la ville.
Il y a deux moments au style direct (entre guillemets), quand le roi de Jéricho s'adresse à Josué.
Quelques mots "difficiles" (vocabulaire)
Clairon : trompette à usage militaire créneau : forme découpée du sommet d'un rempart, où s'abritent et se postent les soldats quenouille : ustensile servant à filer la laine trompe : trompette rudimentaire délibère : discute, prend des décisions
Les champs lexicaux
On trouve dans ce texte le champ lexical de la religion, celui de la moquerie et celui de l'armée. On peut aussi relever le réseau lexical de la force et de la faiblesse.
Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée.
Quand Josué rêveur, la tête aux cieux dressée,
Suivi des siens, marchait, et, prophète irrité
Sonnait de la trompette autour de la cité,
Au premier tour qu'il fit, le roi se mit à rire ;
Au second tour, riant toujours, il lui fit dire :
"Crois-tu donc renverser ma ville avec du vent ?"
A la troisième fois, l'arche allait en avant,
Puis les trompettes, puis toute l'armée en marche,
Et les petits enfants venaient cracher sur l'arche,
Et, soufflant dans leur trompe, imitaient le clairon ;
Au quatrième tour, bravant les fils d'Aaron,
Entre les vieux créneaux tout brunis par la rouille,
Les femmes s'asseyaient en filant leur quenouile,
Et se moquaient, jetant des pierres aux Hébreux ;
A la cinquième fois, sur ces murs ténébreux,
Aveugles et boiteux vinrent, et leurs huées
Raillaient le